Les bains hyperthermiques sont des bains de jouvence et régénérants

L’hyperthermie :

Du point de vue médical, c’est une réaction du corps à un agent pathogène extérieur qui provoque une fièvre élevée. Si la fièvre est la réponse normale du corps à une agression pathogène, une hyperthermie est une fièvre très élevée et qui peut avoir des conséquences graves. Une hyperthermie doit être traitée rapidement en milieu hospitalier si nécessaire.

Les traitements hyperthermiques en médecine :

Contrairement à l’hyperthermie provoquée par un agent pathogène, la fièvre artificielle provoquée est couramment utilisée dans les traitements oncologiques, en appoint des traitements conventionnels, pour amplifier l’effet des médicaments.

De nombreux articles sont disponibles dans la littérature médicale disponible sur le web relatant des expériences utilisant tout un spectre d’outils, des rayonnements infra rouges aux champs magnétiques faisant vibrer des micro particules préalablement injectées localement sur les points à traiter. Ainsi que pour un traitement éventuel des virus (Covid19).

Elles ont toutes l’objectif de diffuser localement ou d’améliorer la diffusion locale des produits de traitement, par dilatation des artérioles, veinules et des capillaires.

Traitements hyperthermiques du Dr. Alexandre Salmanoff

Cependant, ce principe d’action est très ancien. Le Dr. A. Salmanoff l’a développé il y a plus de 90 ans. Né en Russie en 1874 (ou 75), le Dr A. Salmanoff utilisait les moyens de l’époque pour améliorer la santé de ses patients : les bains froids, les douches écossaises et quelques traitements disponibles à l’époque.

Le Dr A. Salmanoff est parti des travaux du Dr August Krogh, son contemporain, sur la circulation sanguine, pour améliorer ses traitements. Le Dr A. Krogh a reçu le prix Nobel de Médecine en 1920 pour la découverte des capillaires et du principe de leur fonctionnement.

Le Dr A. Salmanoff a donc modifié sa stratégie de soins en réalisant des bains chauds qu’il a trouvé plus efficaces. Il s’est aussi appuyé sur la pharmacopée russe en développant et utilisant diverses herbes médicinales et principes actifs, dont l‘essence de térébenthine de mélèzes de Sibérie connue alors.

Après une carrière en Italie et en Allemagne, le Dr A. Salmanoff s’est installé en France vers 1936, où il a continué à améliorer son traitement.

A sa mort, en 1964, à 90 ans (il continuait à travailler à cet âge), son procédé est petit à petit tombé dans l’oubli des traitements médicaux, mais reste dans l’arsenal des Naturopathes. Bien plus connu par ses huiles de bain, Jaune et Blanche, son traitement relève plus d’une aura mystique que d’une réalité.

Et pourtant, à y regarder de près, son traitement reste un outil puissant quand il est bien réalisé. Mais qui est difficile à faire sans équipement pour contrôler le processus de chauffe.

Les difficultés de mise en œuvre du bain hyperthermique:

La principale difficulté réside effectivement dans la gestion de l’élévation de la température. Elle doit être lente et régulière. C’est le point délicat de l’opération.

Un autre point important quand on prend un bain, c’est de le faire dans le calme et la sérénité, afin d’éviter le stress.

Calcul de la température nécessaire pour chauffer de 1°C un bain de 100 l avec une quantité d’eau prélevée variable
Calcul de la température nécessaire pour chauffer de 1°C un bain de 150 l avec une quantité d’eau prélevée variable (en litre)

Effectivement, pour chauffer un bain de 150 litres, sans compter les pertes thermiques, qui ne sont pas négligeables, ni la température absorbée par le corps pendant le bain, il faut élever 3 litres d’eau de 37°C à 87 °C en 2 minutes. Puis les mélanger doucement au bain pour monter la température de ce bain d’un degré (voir les deux premiers tableaux ci-contre). On peut utiliser des volumes à chauffer plus importants, comme indiqué sur les tableaux. Mais les contraintes de prélèvement, de chauffe augmentent la difficulté avec le volume prélevé.

Tableau montrant la quantité d'eau à 60°C à ajouter pour élever la température  de 1°C d'un bain de 100 litres d'eau initial. Pour élever le bain de 37 à 43°C, il faut rajouter 35 litres d'eau à 60°C
Calcul de la quantité d’eau à 60°C à ajouter pour élever de 1°C la température d’un bain de 100 litres

On peut aussi chauffer le bain en additionnant de l’eau, comme souvent cela est mentionné dans la littérature. Dans le cas d’un bain de 100 litres, avec de l’eau chaude à 60°C, le volume additionnel est de 35 litres ! Attention au trop plein ! Toujours hors perditions, non négligeables.

Prendre un bain « Salmanoff » n’est donc pas si simple. Surtout seul.

Et je pense que c’est l’obstacle principal au développement de cette stratégie de soins. A l’époque, la main d’œuvre était disponible. C’était être plus facile de monopoliser quelques personnes pour réaliser un bain (chauffage de l’eau, mélange pour ne pas se brûler).

Par contre, avec un équipement spécifique, le bain hyperthermique devient très facile et et ses effets sont répétables.

Les effets:

D’après mon expérience, seul l’effet thermique est prépondérant et répétitif.

Alors que la littérature générale encense les huiles associées aux bains hyperthermique, leur effet me semble négligeable et ne jouer qu’à la marge.

Pourquoi ?

Comment fonctionne un sel ou huile de bain:

Dans un bain, l’eau en contact avec le corps échange ses composants en fonction des lois de l’osmose, de la diffusion. Ces lois sont des fonctions logarithmiques, fonction du temps, de la perméabilité de la membrane, la peau, de la température, de la concentration et de la constitution des composés.

Plus le composé est petit, plus vite il va diffuser, et vice versa.

Or, les huiles sont composées d’éléments chimiques à chaînes longues, et ne diffusent que lentement.

Même si la température augmente un peu leur diffusion (ici, on parle de 6 degrés Celsius au maximum par rapport à la température du corps). Donc leur effet n’est pas certain.

Par contre, le temps du bain, le contact avec les huiles du Dr. A Salmanoff adoucit et parfume la peau, effet qui peut durer une petite journée. C’est dans ce laps de temps que les huiles peuvent encore avoir un effet, mais la quantité adsorbée et absorbée est très faible.

Par contre, la chaleur dissipe certains composés volatils dans l’air (senteurs). Alors, le nez au raz de l’eau, j’en respire directement et il est possible de les absorber. Je pense que cet effet doit même être prépondérant par rapport à la diffusion au travers de la peau.

Les effets de picotement ressentis après le bain sont probablement liés à la présence de l’essence de térébenthine, qui doit dissoudre la couche grasse de protection de la peau. Et de fait,ouvrir quelques voies vers des terminaisons nerveuses superficielles. Cette sensation est proportionnelle à la concentration d’huile et à la température.

Avec un chauffage régulé externe, il faut faire attention, car la température augmentant, l’activité de l’essence de térébenthine augmente. Ainsi, elle peut provoquer quelques rougeurs. J’en ai donc réduit les doses.

Comment fonctionne le bain hyperthermique:

L’effet hydraulique:

Le premier phénomène marquant que j’ai noté se passe quand on s’allonge le plus possible dans le bain. Du fait de la force d’Archimède, notre tension artérielle chute énormément. La mienne, mesurée sur de nombreux bains, chute de 13/14-7/8 initialement à 9/10-4.5/5, systématiquement. Pour se caler en fin de bain sur une tension de 10-5. Ce qui explique les baisses de tension quand on se relève trop vite.

De fait, la pression sanguine chutant, on peut penser que la pression osmotique entre les cellules et le sang s’inverse. Ce qui peut expliquer une épuration préférentielle, un transfert des cellules vers le milieux liquide, puis le sang.

Je vous rassure tout de suite, ce phénomène est le même quand vous prenez un bain de mer ou à la piscine !

Mais ici, il peut prendre, avec l’augmentation du débit sanguin, une fonction d’élimination puissante.

L’effet thermique:

Le deuxième phénomène est l’augmentation du rythme cardiaque. Il est fonction de la température. Le mien augmente de 60/65 battements par minute à 90/95 avec un bain à 42°C et s’élève à 103/108 en fin de bain pour un bain à 43°C. Voir tableau ci contre (attention, l’abscisse correspond à un bain à 43°C). Systématiquement. Dans mon cas, un passage de 60-65 à 105 battements par minute provoque une augmentation du débit sanguin de 75%! Or, tout le débit sanguin passe par les capillaires. Le débit sanguin dans les capillaires augmente donc de 75%, partout dans le corps.

Les variations du rythme cardiaque sont aussi fonction des conditions initiales, si on est calme ou un peu énervé.

Ceci peut s’expliquer de la façon suivante.

L’augmentation progressive de la température du bain bloque les échanges de température du corps avec l’extérieur.

Le corps produit toujours de l’énergie, en excès, pour assurer la régulation correcte de sa température constante de 37°C. Cette énergie est transférée à l’extérieur de 3 manières :

  • La respiration, qui n’évacue qu’une faible partie de l’énergie, en majeure partie par la buée, car l’air est un isolant,
  • La transpiration, qui évacue une partie plus importante de la chaleur produite en interne, mais pas toute, (rappelez-vous, je perds environ 2 kg à chaque bain !)
  • Le rayonnement et la conduction, au travers de la peau.

C’est ce transfert qui est coupé par le bain. En augmentant la température progressivement, le corps ne peut plus évacuer la partie de la chaleur qu’il évacue normalement par convection et par rayonnement, le milieu étant plus chaud que lui. Et le corps monte en température, faiblement, mais sûrement. La chaleur du bain participe aussi à cette augmentation, périphériquement.

De par l’augmentation de la température, le sang se fluidifie, les vaisseaux se dilatent, la circulation s’intensifie.

Pour le faire technique, mais un peu plus compréhensible :

Cette image représente le schéma fonctionnel de la circulation sanguine du corps. Le cœur, comme pompe, pousse le sang dans les artères, puis dans les artérioles, puis dans les capillaires. Une fois les capillaires traversés, le sang retourne au cœur au travers des veinules et des veines. Le Dr. Krogh, prix Nobel de médecine en 1920 pour la découverte des capillaires et de leur fonctionnement a montré aussi que chaque cellules du corps humain était alimentée par un capillaire situé à moins de 15 microns. par alimenter, il s'agit de l’oxygène, des nutriments, des informations générales du corps via les hormones et autres molécules, mais aussi l'évacuation du gaz carbonique, des déchets de toute sorte. C'est ainsi que la régénération des capillaires redonnent vie aux cellules environnantes.
Schéma de la circulation sanguine dans le corps
  • Le cœur est une pompe auto régulée en pression.
  • Quand la température augmente, le sang devient plus liquide, il se fluidifie,
  • Les vaisseaux se dilatent sous l’effet de la chaleur,
  • La perte de charge qui s’oppose au cœur, (la résistance des circuits composés par les artères, les artérioles, les capillaire, les veinules, les veines) diminue progressivement. Et le cœur est obligé d’accélérer son rythme pour maintenir, au mieux, une pression constante.

Le schéma ci contre représente l’appareil circulatoire dans son principe. Le sang, une fois oxygéné par les poumons, est refoulé au travers des artères et des artérioles dans les capillaires. Puis, il retourne au cœur par le réseau de veinules et des veines.

D’après August Krogh, mises à part quelques types de cellules non alimentées par le sang (entérocytes, dents par exemple), toutes les cellules du corps sont nourries par un capillaire situé à moins de 15 microns.

Ce schéma ci contre illustre le fonctionnement du cœur, en tant que pompe, qui fait circuler le sang au travers du réseau sanguin, les capillaires étant la plus forte résistance.

Plus la température augmente, plus la résistance diminue au travers des capillaires, et le débit sanguin total augmente.

Ce phénomène est un phénomène général, qui se produit partout dans le corps, de manière uniforme, atteignant toutes les cellules du corps.

Les capillaires ainsi régénérés sont capable de ré-oxygéner, de réalimenter les cellules et rétablissent la communication cellulaire d’un coté. De l’autre, ils leur permettent de les débarrasser du gaz carbonique et des déchets. C’est grâce à ce nettoyage que les bains hyperthermiques sont de véritables bains de jouvence et régénérants.

Ces effets sont réguliers, répétables en utilisant l’équipement pour réguler la température du bain et maîtriser la rampe de chauffage.

J’ai lu, sur le site d’un hôpital, que des bains hyperthermiques pouvaient être utilisés « pendant une ou 2 heures », avec des rampes de montées et descente en température en plus. J’ai des doutes sur ces données. Car je prends des bains hebdomadaires de 35 minutes, 30 minutes de montée en température et 5 minutes de maintien. Et je suis déjà exténué en fin de bain!

Et je regarde le chronomètre pour voir combien de temps il me reste à tenir !

Le décompte de la dernière minute est un bonheur ! Autant que les effets du brassage du sang intense et profond partout dans le corps.

En sortant du bain, j’ai en moyenne perdu un kilogramme, par transpiration. Et ce n’est qu’un début.

Le bain hyperthermique, deuxième phase

En sortant du bain, le cœur bat toujours très vite, et le corps est chaud, très chaud. Une chaleur profonde.

Cette chaleur, il faut la conserver le plus longtemps possible. Afin d’allonger les effets de la dilation du système veineux, propice à une meilleure circulation sanguine. Et de fait, à de meilleurs échanges entres les cellules et le sang.

Pour cela, il faut réaliser un enveloppement à chaud. En pratique, je prends mon bain le soir. Et dès que le bain est terminé, je me mets au lit, entre 2 serviettes les plus épaisses possible, me couvrant au maximum.

Couché, la tension diminue, favorisant les échanges osmotiques des cellules vers le sang, donc une épuration interne profonde.

Et je me recouvre avec une couette pour ralentir la perte thermique. Et j’essaye de dormir, pas très facile quand le cœur bat encore très vite et que la chaleur interne irradie tout notre corps.

Puis, au bout d’une heure et demi à deux heures, j’enlève les serviettes (elles sont trempées). A ce stade, j’ai encore perdu un kilogramme, par transpiration. Puis, je reprends ma nuit sans souci, dormant d’un sommeil profond jusqu’au matin.

Suite à la transpiration intense, il est possible d’avoir soif. Je ne recommande pas de boire dès la sortie du bain ou avant de dormir. Car l’effet est immédiat, avec une reprise de la transpiration et une perte de température. Il vaut mieux attendre le matin pour se réhydrater. Il ne faut pas avoir peur de cette transpiration intense. Je récupère mon poids dans le courant de la journée suivante, sans problème.

Au matin, mon corps est encore un peu chaud: c’est une sensation très agréable.